Qu'est-ce que l'EMDR
Un modèle découvert aux Etats-Unis et développé en France par David Servan-Schreiber
EMDR : Eye Movement Desensitization and Reprocessing
En français : désensibilisation et retraitement des souvenirs traumatiques par les mouvements oculaires. La psychothérapie ne peut pas être uniquement verbale, elle doit impliquer le travail sur les émotions. Découverte par Francine Shapiro en 1997, psychologue américaine, cette approche est reconnue par l’OMS depuis 2012. Cette méthode renforce les ressources du patient et réorganise de façon naturelle et rapide, grâce aux stimulations bilatérales oculaires et à des tapotements alternatifs, les traces de traumas dans son cerveau. Ce modèle accélère beaucoup la cure psychothérapeutique.
Comment ?
Quand une personne vit un trauma, elle sort de sa fenêtre de tolérance. Le système du traitement de l’information se bloque. Le cerveau est alors incapable de traiter efficacement l’information. L’émotionnel prend le pas sur le Moi. Le souvenir reste enkysté, non-traité par le cortex cérébral. S’en suit une difficulté d’adaptation chez la personne affectée. Chaque situation rencontrée dans la vie peut réactiver ce trauma (même de façon inconsciente) et provoquer des troubles, des souffrances, des symptômes, comme des crises d’angoisse, des colères, des difficultés relationnelles, jusqu’à la dépression. Les stimulations bilatérales alternées de l’EMDR vont permettre au cerveau émotionnel de réunifier de façon naturelle le corps, les émotions et les pensées. Le retraitement du trauma pourra ainsi advenir et laisser la place à un souvenir supportable pour le patient. On pourrait parler de « digestion » et de guérison par le cerveau.
Quand ?
L’EMDR peut s’appliquer pratiquement à tous les mauvais souvenirs de la vie. Francine Shapiro parle des « dix pires souvenirs » pour un cure thérapeutique complète : parmi lesquels, entre autres, on trouve :
• les syndromes de stress post-traumatiques (l’EMDR a ainsi été utilisée à la suite des attentats des Twins Towers ou encore du Bataclan),
• les accidents, les agressions, les viols, les phobies, les douleurs chroniques, l’addiction, l’avortement, les fausses couches, les deuils, les hospitalisations,
• tous les troubles plus complexes liés aux blessures de l’enfance ou du passé, tous les traumas liés à la naissance et toutes les souffrances que l’on peut relier au trouble de l’attachement (une grossesse douloureuse ou un accouchement difficile chez la mère, une adoption, une jeunesse compliquée, une séparation, un divorce, une crise adolescente, des problèmes liés au travail, etc.).
Pour qui ?
L’EMDR s’adresse à tous les patients :
- aux enfants de 0 à 3 ans à l’aide d’une lettre lue par la maman à l’enfant pendant le traitement (tapotements alternatifs), pour des troubles du développement du langage, ou pour les bébés rencontrant des problèmes de sommeil, par exemple,
- aux enfants de 4 à 9 ans à l’aide de marionnettes de doigts levées alternativement ou à des petites voitures pour provoquer des mouvements d’yeux chez l’enfant,
- aux adultes avec le protocole habituel et parfois certains protocoles spécifiques comme celui du deuil, de l’addiction, des empreintes précoces, des douleurs chroniques ou encore des phobies, mais aussi le protocole d’urgence en cas de traumatisme récent,
- aux couples, pour lesquels je pratique l’EMDR dans une séance prolongée, chez chacun des deux partenaires sur la même cible (image du pire moment) avec deux thérapeutes, afin de provoquer l’empathie chez celui des deux époux qui ne reçoit pas le protocole, mais participe à son application.