D’après le livre de Gisèle George « Mon enfant s’oppose » (Odile Jacob)

Le rôle d’éducateur est d’apprendre aux enfants les interdits. L’opposition est inévitable. L’enfant qui dit oui et obéit à tout n’existe pas, la découverte du langage permet à l’enfant d’aborder le « non ». Lorsque cette conduite oppositionnelle se cristallise et perdure, elle engendre des conflits permanents qui perturbent le fonctionnement personnel, social, familial et scolaire de l’enfant. En effet, lorsque cette conduite se généralise, le rapport de l’enfant avec sa famille, ses pairs, l’école,  est entravé par ce comportement perturbateur.

Devenez un observateur impartial pour évaluer les difficultés.

 

Mon enfant a-t-il bien compris la consigne ?

Est-elle réalisable pour mon enfant ? Si l’enfant n’arrive pas à combler vos espérances, il a l’impression que vous ne l’aimez plus. Il adopte alors une conduite d’opposition, refuge pour son désarroi. Avec un enfant turbulent, une consigne ne doit pas être trop globale car elle ne pourra être respectée sur le long terme. Précisez ce que vous attendez de lui, comportement par comportement, au long de la journée. Il saura mieux s’il a enfreint une règle ou non. Ne lui demandez pas, par exemple, de « ranger sa chambre » mais de ranger classe d’objet après classe d’objets.

S’agit-t-il d’opposition ou d’intolérance à la frustration ?

À la différence de l’opposant, le frustré a beau râler, ergoter, exprimer son sentiment d’injustice, il va accomplir la consigne. Ne tenez compte alors que de cet accomplissement et félicitez-le ensuite d’avoir fait un effort pour consentir à faire ce que vous avez demandé. La fierté d’avoir accompli une tâche avec succès est un moteur puissant pour l’amélioration du comportement.

Déterminez fréquence et intensité par deux ou trois tableaux

Faites une courbe des colères (ou des causes des refus d’obtempérer), leur nombre de un a cinq, disposé en abscisse par rapport aux jours de la semaine.

Un autre tableau mesurera leur intensité (de 0% à 100%). Ce tableau, plus subjectif, vous permettra d’en observer la virulence, car l’opposition n’a pas toujours la même intensité.

En choisissant quelles conduites, selon lui et vous, pourront s’améliorer, vous pourrez aussi faire avec l’enfant un semainier avec deux ou trois comportements qui dysfonctionnent. Vous observerez ses progrès chaque jour avec des pastilles de couleur et en fin de semaine un bilan sera fait. Félicitez-le quand il a réussi et proposez une sortie ou un temps de jeu ensemble pour le récompenser. Encore une fois, tout encouragement favorise l’amélioration des conduites. Avec le programme de changement que vous allez mettre en place, vous pourrez mieux mesurer les progrès et l’atténuation progressive de l’intensité du refus. L’image de Soi et la sécurité interne de l’enfant se développe ainsi plus harmonieusement.